Michel Arcis
Maire du Monastier-sur-Gazeille
Cet éternel optimiste ne manque pas d’idées ni de projets pour animer son territoire et améliorer le quotidien de ses habitants. Même si les réalités le rattrapent quelquefois, il veut continuer à croire qu’en se serrant les coudes, nous arriverons à laisser à nos enfants un monde agréable à vivre.
Qu’est-ce qu’être maire en 2022 ?
Être élu, c’est avant tout une passion ! Il faut aimer sa commune, et surtout avoir une équipe solide et engagée qui partage les mêmes valeurs. Un élu doit être disponible, à l’écoute, et proche des gens.
Il doit aussi être très patient et déterminé, car il faut du temps pour permettre à un projet d’aboutir.
Il doit enfin donner de l’espoir en préparant l’avenir et en fixant clairement des objectifs à la fois ambitieux et réalistes pour sa commune.
Vous avez été réélu maire l’an dernier, qu’est-ce qui vous a donné envie d'y "retourner" ?
La volonté d’aller jusqu’au bout de l’aventure !
En 2008, nous avions mis au point un programme pluriannuel jusqu’en 2020 qui a permis à d’autres projets de voir le jour. Au fil du temps les choses évoluent et de nouvelles opportunités se présentent ! Je pense qu’1 ou 2 mandats ne suffisent pas. Il en faut plusieurs pour vraiment faire bouger les choses et les inscrire dans la durée.
Quel est votre rôle concernant votre mandat de Vice-président de la Communauté de Communes Mézenc-Loire-Meygal en charge de l’action sociale, de l’urbanisme et de l’environnement ?
Il s’agit de thématiques qui m’intéressent beaucoup car elles touchent à notre quotidien !
Sur le plan social, en étroite collaboration avec nos différents partenaires, nous essayons de proposer des services et des solutions adaptées aux besoins des habitants de notre territoire.
L'urbanisme est une question cruciale pour les communes rurales. Au niveau intercommunal, nous travaillons actuellement à la mise en place du PLUi, ce qui nous amène à nous poser des questions sur l’évolution et les possibilités de développement de notre territoire dans les prochaines décennies, en tenant compte des nouvelles réglementations. Ce travail de réflexion collective et d’anticipation est donc aussi délicat qu’essentiel pour nous.
Enfin, le sujet de la transition énergétique me tient tout particulièrement à cœur. Élu ou citoyen, nous avons une responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique. En tant qu’élus, nous devons, je crois, être force de proposition et agir pour essayer de changer les choses tant qu’il est encore temps.
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Comment définiriez-vous l’attractivité touristique de Monastier-sur-Gazeille ?
Nous avons obtenu le label Petite Cité de caractère en 2017, qui récompense les travaux d’aménagement que nous avons réalisés ainsi que notre démarche de valorisation de notre riche patrimoine architectural.
Si nous avons jusqu’ici mené à bien un certain nombre de chantiers de grande envergure, comme la rénovation de la rue centrale et la mise en place d’un sens unique, la création de pôles structurants ou la réhabilitation de la place du Couvent, il nous reste encore beaucoup à faire. Nous travaillons actuellement sur 2 grands projets : la réhabilitation de la place du Vallat et du secteur historique d’une part, et la rénovation de notre magnifique abbatiale qui a plus de 1 000 ans d’autre part ! Ces deux chantiers devraient débuter respectivement en 2022 et 2023 grâce à l’aide de l'Etat, de la Région et du Département.
Autre centre d’intérêt : la randonnée ! Nous sommes le point de départ du GR70, le célèbre chemin de Stevenson qui est parcouru par près de 10 000 personnes chaque année.
Nous sommes aussi sur le tracé de la Transcevenole qui, avec ses nombreux ouvrages d’art, est également un outil de promotion de notre territoire.
Et sur le plan résidentiel ?
Pendant la pandémie, de nombreux citadins ont quitté les villes pour venir à la campagne. Je suis convaincu que ce phénomène ne va pas s’arrêter et qu’il va au contraire s’accélérer, et ce pour de nombreuses raisons. Nous devrons être prêts à accueillir ces nouveaux habitants !
Il existe donc un réel besoin de rénovation des logements existants et de création de différents types d’habitat. Le programme de revitalisation du centre-bourg soutenu par le Conseil départemental et celui des “Petites villes de demain” mis en place par l’Etat devraient nous aider à trouver des solutions adaptées.
Que faites-vous pour conserver un haut niveau d’attractivité ?
Si l’on veut que les populations s’installent, nous devons proposer de l’emploi. Pour répondre à ce défi important, nous travaillons à la création de zones artisanales pour permettre aux entreprises de s’installer et nous essayons de maintenir un maximum de services et de commerces.
Nous sommes aussi situés à proximité immédiate du Puy et de nombreuses personnes viennent travailler sur notre commune ou vont travailler sur le bassin ponot. Nous mettons également progressivement en place des espaces de coworking pour répondre aux besoins en matière de télétravail.
Et côté accès aux soins ?
La question de la santé est primordiale, notamment en milieu rural. Sur notre commune, le constat est positif car nous disposons d’une maison de santé et de nombreux professionnels dans différents domaines. C’est une chance et un véritable atout.
Quels sont les grands projets de votre territoire ?
Au niveau intercommunal, plusieurs dossiers importants sont en cours. Parmi les principaux, je citerais la mise en place prochaine du Plan Local d’Urbanisme intercommunal, l'aménagement de la gare de Lantriac et le lancement possible d’un programme de développement des énergies renouvelables.
Quel regard portez-vous sur le volet enfance-jeunesse ?
Dans notre communauté de communes, nous essayons de maintenir, voire de développer, les services proposés, car sans école ou sans crèche, il s’avère compliqué d'accueillir des familles ! Nous disposons de 5 crèches, mais aussi de 2 Accueils de Loisirs sans Hébergement et d’un Relais Assistantes Maternelles. Par ailleurs, nos communes ont la chance de posséder de nombreuses associations qui permettent de les animer d’une part, mais aussi d’offrir aux jeunes un choix d’activités relativement important. Nous avons aussi une offre culturelle tout au long de l’année avec des spectacles pour les jeunes publics et des animations diverses.
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Quelle relance peut-on espérer pour la Haute-Loire à la lumière de l’épidémie ?
Notre département a la chance incroyable de proposer une qualité de vie indéniable, avec des communes à taille humaine où on se sent bien accueilli et où les gens se connaissent et se côtoient. Il dispose de surcroît d’emplois dans de nombreux domaines, d’un patrimoine naturel et historique riche et varié, et de paysages extraordinaires : il est donc appelé à se développer. Je suis en effet convaincu que l’avenir est à la campagne, et ce pour de nombreuses raisons. Nous avons donc toutes les cartes en main pour préparer demain ! A nous de les jouer de manière solidaire pour aller plus loin ensemble !
Le monde d’après, vous y croyez ? Il aurait quelle tête ?
J’y crois bien évidemment, mais nous allons devoir relever ensemble les immenses défis qui s’annoncent et affronter de nouvelles réalités. Je crois en effet que nous allons vivre des changements majeurs sur le plan social, économique et environnemental et il faudra donc être en mesure de proposer des réponses adaptées et innovantes si l’on veut franchir les obstacles.
Si l’on vous remettait une baguette magique, quels seraient vos souhaits ?
J’aimerais que notre société soit moins individualiste et plus solidaire, qu’on se pose les bonnes questions sur ce qui est important et ce qui ne l’est pas, et qu’on se préoccupe davantage du monde de demain et de l’héritage que nous laisserons aux générations futures.
« Je suis convaincu que l’avenir est à la campagne. »
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Carte d’identité de la commune du Monastier-sur-Gazeille
Situation
Habitants
Superficie
Caractéristique
Retour sur le parcours de Michel Arcis
Parcours professionnel
Directeur de Collège à Saint-Julien-Chapteuil (43) pendant 16 ans
Actuellement professeur d’anglais au collège Saint-Régis Saint-Michel au Puy-en-Velay
Parcours politique
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Maire de la commune du Monastier-sur-Gazeille depuis 2008
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Vice-président de la Communauté de Communes Mézenc-Loire-Meygal en charge de l’Action Sociale, de l’Urbanisme et de l’Environnement depuis 2014
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Président de l’Association des maires ruraux de Haute-Loire depuis 2020