Audrey Manuby
Maire de Savennes
Dans la famille Manuby, l’engagement pour le territoire se transmet de génération en génération ! Si la fille a repris le flambeau de son père, elle ne conçoit son action que dans le travail d’équipe, le partage et la proximité.
Qu’est-ce qu’être maire en 2021 ?
C’est une belle mission !
On se sent utile en agissant au quotidien pour faire vivre sa commune. Et c’est d’autant plus vrai dans les petits villages même si cela n’est pas toujours facile car les habitants attendent le même niveau de service que dans les grandes villes.
Les rencontres et les échanges avec les habitants, les populations alentour et les autres élus sont très enrichissants.
Vous avez été élue maire l’an dernier, qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer ?
Durant le précédent mandat, j’étais conseillère municipale et donc impliquée dans la commune. J’ai décidé de me présenter car notre équipe municipale avait l’envie de faire bouger les choses, de mettre en action les points dont nous parlions depuis 2014.
Déjà bien occupée par mon travail et les autres facettes du quotidien - Audrey Manuby est maman d’un petit garçon de 18 mois -, j’ai accepté d’être maire à condition d’être soutenue par un collectif. Et c’est la réalité de notre fonctionnement : un vrai travail d’équipe avec des personnes (notamment des retraités) qui prennent le relais sur place quand les autres ne sont pas disponibles.
Il semblerait qu’on soit maire de père en fille à Savennes !
En effet, le contexte familial n’est pas étranger à mon implication dans la vie de la commune et du département ! Mon père a été adjoint et président du comité des fêtes de Savennes pendant des années avant d'en devenir maire. On peut dire que je baigne dedans depuis toujours !
Vous êtes également 2ème Vice-Présidente du Conseil départemental. Quel est votre rôle ?
Même si l’élection est récente, j’ai eu une première expérience à l’échelle du département. En 2015, je formais un binôme pour représenter le nouveau canton de Saint-Ours.
Je suis aujourd’hui en charge des collèges. Je m’étais déjà investie dans ce domaine lors du précédent mandat marqué par la fermeture du collège de Giat, un épisode qui reste douloureux mais formateur.
Cette fonction est nouvelle pour moi mais je pense avoir les bases pour avancer et progresser dans cette nouvelle aventure !
Comment définiriez-vous l’attractivité de votre territoire ?
La nature encore préservée et accessible ! Dans ce territoire, j’entends ma commune, les Combrailles, la communauté de communes et même le Département, nous bénéficions d’un cadre de vie privilégié. Nous vivons dans une métropole qui reste à taille humaine. Nous avons l’avantage d’avoir tout sur place, sans l’inconvénient des embouteillages des très grandes villes !
La vie culturelle est un autre atout. Le tissu associatif est dense et les collectivités se donnent les moyens pour amener la culture dans des zones plus reculées avec, par exemple, les Automnales ou les Voies Romanes.
Du point de vue du travail, nous avons beaucoup de belles entreprises. Nous avons encore du travail à faire sur les questions d’accessibilité, mais aujourd’hui on peut facilement travailler à Clermont et habiter à l’extérieur.
Que faites-vous pour tenir cette promesse d’attractivité ?
Le très haut débit est un incontournable pour tous les territoires. Nous devons sans cesse améliorer les infrastructures routières (et pas seulement les grands axes !), faire en sorte d’être correctement desservi par le train ou l’avion.
Nous avons la chance d’avoir de grandes entreprises, comme Michelin pour ne citer qu’elle, qui nous montrent la nécessité de désenclavement et nous poussent à proposer des services complémentaires pour maintenir l’attractivité de la Métropole.
Et côté accès aux soins ?
Même si ce sujet reste compliqué, nous ne sommes pas les plus à plaindre à l’échelle du département, et notre territoire communautaire est souvent pris en exemple sur ce sujet.
À Savennes, nous avons la chance d'appartenir à un territoire, la communauté de communes Chavanon Combrailles et Volcans, où un gros travail a été réalisé pour l’accès aux soins en partenariat avec le SMADC des Combrailles avec, en tête de pont, la Maison de santé de Pontgibaud qui a ouvert en 2017, équipement exceptionnel qui comprend notamment un service de radiologie. Le Pôle Santé de Haute Combraille implanté à Giat, Pontaumur et Montel de Gelat, la Maison de Santé de Bourg-Lastic ou encore le Centre de Santé de Messeix complètent l’offre.
Au-delà de l’aspect bâtiments, il faut une vraie volonté et un travail d’équipe des professionnels. Et c’est le cas ici, ce qui nous permet d’être structuré sur notre territoire !
Vous parlez de la Maison de santé de Pontgibaud, quels sont les autres projets portés par votre territoire ?
Au niveau de ma commune, comme tous les petits villages, notre préoccupation première est d’entretenir nos bâtiments : notre mairie, notre salle des fêtes, l'église. Notre priorité actuelle est de trouver un nouveau gérant pour le bar-restaurant dont nous sommes propriétaires. Dans le but de donner accès à un service, créer du mouvement, de la vie !
Nous avons par ailleurs une prise de conscience environnementale. A l’heure de l’interdiction de l’usage des pesticides dans les communes, il est nécessaire de faire de la pédagogie pour aider les habitants à se réhabituer à voir de l’herbe dans les rues ou les cimetières ! Nous avons également un projet de verger conservatoire autour des variétés anciennes de pommes notamment, avec le CEN (Conservatoire des Espaces Naturels).
Mais notre défi est surtout démographique : essayer de maintenir une population stable !
Quel regard portez-vous sur le volet enfance-jeunesse ?
Un peu comme sur le sujet de la santé, nous notons une bonne dynamique au niveau du territoire communautaire et c’est aussi un critère d’attractivité essentiel pour les communes rurales. Le centre de loisirs de Bourg-Lastic fonctionne bien. Nous avons la chance de posséder un pôle enfance-jeunesse tout neuf qui peut accueillir les bébés comme les enfants plus grands autour d’activités variées. Les consultations de la PMI (Protection Maternelle et Infantile) qui ont également lieu dans les murs permettent aux familles d’éviter une heure de route pour consulter un pédiatre !
Pour faire face à la diminution du nombre d’assistantes maternelles, nous essayons de développer d’autres modes de garde. Nous avons commencé par la création d’une micro-crèche à Giat, dans l’idée d’essaimer plus largement si cela est probant !
Selon vous, quels sont les enseignements de la crise Covid pour la collectivité ?
Cette crise aura permis une remise en question de tous les actifs. Est-ce que je suis bien où je suis ? N’y aurait-il pas mieux ailleurs pour exercer ma profession ou vivre ? Est-ce que je dispose d’une connexion suffisante pour travailler en partie depuis mon domicile ?
Même si le télétravail à temps plein n’est pas une solution idéale pour moi, j’ai du mal à croire au retour au bureau à 100 %. Et les collectivités, notamment rurales, se sont emparées de ce sujet ! On voit apparaître nombre de projets d’espaces de coworking. Cela fait partie des dossiers à considérer aujourd’hui pour maintenir l’attractivité de sa commune.
Quelle relance envisagez-vous pour le département ?
Le Puy-de-Dôme fait partie des départements dans lesquels on peut se projeter quand on vient d’Ile-de-France ou des grandes métropoles. Son vrai atout : être en ville sans trop l’être !
Le monde d’après, vous y croyez ? Il aurait quelle tête ?
Les crises sont des périodes où l’on se dit que plus rien ne sera pareil mais, à l’usage on se rend compte que cela ne change pas tant que ça !
Nous avons appris beaucoup de cette crise qui perdure. Mais est-ce que demain on sera capable de moins dépendre de l’extérieur ? J’ose l'espérer mais je n’en suis pas sûre.
Si l’on vous remettait une baguette magique, quels seraient vos souhaits ?
De mon point de vue de maire, j’aimerais que de nombreuses personnes viennent s’installer dans nos campagnes, y vivent, sans se contenter d’y habiter. Revenir au calme, à la vie moins stressante… c’est peut-être ça le monde d’après !
« Notre défi est surtout démographique : essayer de maintenir une population stable ! »
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Carte d’identité de la commune de Savennes
Situation
Habitants
Superficie
Caractéristique
Tourisme
Retour sur le parcours de Audrey Manuby
Parcours professionnel
Chargée de communication au Crédit Agricole Centre France
Parcours politique
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Maire de Savennes depuis 2020
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Elue au conseil municipal depuis 2014
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Conseillère départementale du canton de Saint-Ours depuis 2015
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Vice-présidente du Conseil départemental du Puy-de-Dôme depuis juillet 2021