Daniel Barbier
Maire de La Machine et Président de l'Union Amicale des Maires de la Nièvre (UAM58)
Pouvez-vous présenter l’évolution des communes du département : quelles sont les grandes tendances concernant leur évolution ?
Fort de l’engagement des 3781 élus municipaux œuvrant au sein de 10 communautés de communes et de la communauté d’agglomération, la Nièvre présente des caractéristiques rurales marquées. Les signes de difficultés sont liés à la perte et au vieillissement de sa population vivant souvent dans un habitat ancien et évoluant quelques fois dans des secteurs économiques en difficultés surreprésentés.
Notre département recèle plus de 1000 beautés écloses mais aussi des fleurs d’attente car cette faible densité constitue un atout pour le tourisme vert, pour le développement de produits agricoles de qualité dans un environnement naturel préservé et également pour conforter l’économie sociale.
La mairie reste le premier guichet d’accès de nos concitoyens au service public mais l’enjeu consiste désormais à suivre le rythme galopant de la dématérialisation.
Autre défi majeur pour toutes les communes : c’est celui de répondre à l’entièreté de la clause générale de compétences qui leur a été attribué de façon indistincte !
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Comment analysez-vous l’évolution des attentes et des besoins des maires et des présidents d’intercommunalité par rapport aux services de l’Etat ?
Un constat s’impose : la dégradation du lien civique affaiblit la légitimité politique y compris des élus locaux confrontés à la complexité des textes qui entravent et insécurisent leur action.
La confiance, c’est ce que réclame les maires à l’Etat ! Que les services et l’Etat soient davantage dans l’accompagnement que dans le contrôle et la vérification et que les préfectures puissent consacrer des moyens humains à leur mission de conseil. L’UAMN relaie la position de l’AMF et propose l’abandon de la logique d’appels à projets et de la multiplication des contrats locaux qui conduisent à ne faire des élus locaux que des sous-traitants de l’Etat et l’arrêt des décalages entre les annonces et la réalité des aides apportées.
Les Maires souhaitent que l’offre locale d’ingénierie de l’agence nationale de cohésion des territoires soit « dopée » car trop discrète actuellement.
Exemple : nous avons besoin d’être accompagnés dans la territorialisation de l’objectif concernant la mise en œuvre de la loi climat en matière de lutte contre l’artificialisation des sols.
En termes de lisibilité, nous aspirons à une loi pluriannuelle de programmation des finances locales garantissant l’autonomie fiscale et financière de nos collectivités.
Enfin, nous avons besoin d’un Etat qui protège notamment en matière de santé, secteur complétement sinistré actuellement.
De quelle façon l’Association Départementale des Maires que vous présidez se mobilise-t-elle pour contribuer à relever ces défis ?
Notre association demeure un espace de liberté, de passion, avec des chemins de traverses, des variantes diverses que chacun peut emprunter selon ses goûts et ses besoins. Toutefois, l’Amitié reste l’indéfectible ciment qui fédère l’ensemble des communes Nivernaises regroupées au sein de l’Union Amicale des Maires. Interlocuteur incontournable des pouvoirs publics et force de propositions, les bénévoles qui animent l’UAMN sont en veille permanente et relayent le maximum d’informations auprès de ses membres et organisent des séances régulières de formations diverses et variées (Pôle d’informations et de conseils).
La tolérance et le pluralisme sont toujours des éléments qui font la richesse de l’association, défendant inlassablement une vision républicaine de l’action où la commune reste la première école de la citoyenneté.
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Et pour conclure ?
L’Etat et les élus locaux font partie de « l'équipe France » et cette union est essentielle pour relever tous les défis.
Les grands chapitres de nos vies d’élu(es) local(es) sont souvent accompagnés par des interlocuteurs attentifs et des relations d’étayage se sont créées dans ce compagnonnage où la sincérité et le partage les honorent. Qu’ils en soient remerciés !
Souhaitons que France Ruralité soit une nouvelle décentralisation au bénéfice de nos collectivités locales !
« La confiance, c’est ce que réclame les maires à l’Etat ! »
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